Un petit marathon en relai pour (bien) finir une saison sportive plutôt morose
Voila, la saison s’achève et je m’aperçois que je n’ai jamais rédigé aussi peu de compte-rendus de courses que cette année. J’ai couru si peu et si mal que ça ne méritait pas vraiment qu’on s’y attarde. Je n’ai pas non plus été à Cherbourg en vélo avec mon copain Tom et je peux bien le dire aujourd’hui : ça m’a beaucoup manqué. Et puis je me suis pris deux trois baffes qui m’ont rappelé mon adolescence et ça non plus, ça n’avait pas sa place sur ce blog qui n’a jamais eu d’autre ambition que de faire marrer les copains.
Drôle d’année tout de même, rythmée par l’interminable roman feuilleton de mes déboires professionnels un peu surréalistes dont je me garderais bien de livrer ici le moindre détail (d’ailleurs ça serait peine perdue, vous n’en croiriez pas un mot). Ça finit bien, bien sûr, mais ça a été très fatigant et ça a laissé peu de place pour le reste.
Je me suis également mis dans la tête de passer mon niveau 3 de plongée mais ce qui aurait dû n’être qu’une formalité s’est transformé véritable épopée.
Je m’étais booké pour septembre un petit programme aux petits oignons avec une semaine au Frioul entre le Paris-Versailles et les 20 km de Paris. Je suis malheureusement tombé sur un club de pieds nickelés et tout est tombé à l’eau. J’ai, en catastrophe, trouvé une autre formation qui m’a obligé à annuler ma participation au Paris-Versailles. Mauvais choix, j’aurais mieux fait d’aller courir, il faisait beau à Paris ce jour là tandis que j’enchaînais plongées de merde sur plongées de merde pour finir par rater assez lamentablement mon niveau 3. 2012, l’année de la loose.
J’ai aussi failli mourir étouffé dans un bain de foule en tentant de gagner la ligne de départ des 20 km de Paris que j’ai courue sans plaisir sous des trombes d’eau. Après mon calvaire sur l’éco-trail, cela commençait à faire beaucoup. J’ai donc peu à peu délaissé mes sports de prédilection, le vovinam pour lequel je commence à me sentir un peu vieux et la course à pied qui m’a tant apporté mais pour laquelle je ne parvenais pas non plus à me motiver.
En roller, pas mieux. Mon entraînement s’est résumé à une grosse rando de 50km un vendredi soir et à l’achat d’une nouvelle paire de rollos. Ma cinquième participation aux 24 heures du Mans roller ne restera donc pas dans les annales en matière de performance sportive individuelle. Les conditions climatiques exécrables de cette édition polaire ne me serviront pas d’excuse, l’expérience, la technique et le bon matériel ne suffisent pas. Pour faire des temps vraiment corrects, en descendant par exemple enfin sous les 9 minutes au tour, y’a pas photo, faut un petit physique. Et là…non. Par contre on s’est bien marré et nous avons rapporté une 33e place dans notre catégorie qui nous a quand même bien fait plaisir.
J’ai plongé par contre. Beaucoup. J’ai nagé, retenu ma respiration, tracté des gars poilus à la force de mes gros mollets, palmé comme un âne dans une mémorable partie de water volley, fait le yoyo à Villeneuve la Garenne à m’en faire péter les sinus et je suis reparti pour un tour à Marseille pour enfin décrocher mon sésame pour les plongées profondes après une semaine… fatigante.
J’ai redécouvert la montagne aussi qui m’avait beaucoup manqué. J’y ai couru, pris quelques risques raisonnables et dévalé quelques pistes avec mes louloutes. Et puis lorsque tout s’est finalement remis en place, j’ai recommencé à courir. J’ai refais mes première séances de fractionné qui n’ont pas été mirobolantes, je me suis cramé comme un débutant sur un 10 km que j’avais déjà couru il y a deux ans avec un tout autre état d’esprit mais je suis arrivé dimanche au parc de Choisy en étant à nouveau content de porter un dossard.
Marathon Relais du Val de Marne
Cette course est d’un format atypique et franchement sympatoche. Le plan d’eau du parc de Choisy fait 4 km. Le premier enchaîne trois boucles. Les trois suivants n’en font que deux mais à l’issu du 9e tour, le coureur numéro 4 récupère les trois autres et tout le monde boucle un dixième tour avant de passer la ligne d’arrivée main dans la main.
Je décide donc de monter une équipe en faisant appel aux habitués : Philippe avec qui j’ai couru le marathon de Vincennes, Laurent qui m’a longtemps attendu sur la ligne d’arrivé du trail de la vallée de Chevreuse et Jean-Michel avec qui j’ai déjà fait l’expérience d’un passage sur la ligne d’arrivée main dans la main lors de la Crazy Jog au stade de France.
Finalement, après moult péripéties, un scaphoïde cassé et un coude luxé plus tard, c’est Slim et Yann, deux de mes compagnons de plongée fraichement diplômés niveau 3 qui vont s’y coller.
Contre toute logique, je prends le départ en premier pour trois tours alors que je suis probablement le plus lent des quatre coureurs mais je n’aime plus courir court. Je décide d’y aller à l’économie sur le premier kilo histoire de ne pas réitérer mon contre-exploit de dimanche en quinze ou j’avais été contraint d’abandonner au bout de 4 kilomètres pour finir en me traînant en plus de 54 minutes. Je pars donc à la même vitesse que pour un début de Paris-Versailles, me fait doubler en l’espace de 30 secondes par environ 90% du peloton et passe le premier kilo en 5’30 sans forcer. J’essaye de monter un peu le rythme mais je sens bien que ce n’est pas encore ça et je n’ai pas envie de me ramasser. Je me cale donc à mon allure semi marathon et je commence à reprendre quelques coureurs partis beaucoup trop vite. Je passe aux 10 km en 52 minutes dans un état de fraicheur satisfaisant mais sans être vraiment capable de monter le rythme.
À la fin du 3e tour, je commets une nouvelle erreur de débutant. N’ayant pas pris le temps de repérer les lieux, je ne percute pas qu’il faut faire une boucle avant de passer sous l’arche et j’accélère beaucoup trop tôt. Lorsque je me rends compte de mon erreur, je suis déjà à bout de souffle et les 300 derniers mètres, dans une herbe non coupée sont une torture. Je mets un temps infini à arriver jusqu’à la ligne où je passe enfin le relai à Yann qui court avec un dossard pour la première fois. Après un premier tour prudent et un second tour pêchu, il passe le relai à Slim qui nous fait un départ de type 110 mètres haie et qui file comme le vent pour essayer de gratter le plus de places possible. Il s’offre même le luxe d’accrocher les premiers pendant un bon kilomètre et il boucle ses deux tours en un peu plus de 37 minutes avant de passer le relai à Philippe qui aura la lourde tâche de conclure. Une quarantaine de minutes sont passées et nous le guettons fébrilement pour lui emboiter le pas. Slim prend aussitôt les choses en main et impose un train d’enfer, protégeant Philippe du vent et nous obligeant à ne jamais baisser notre vitesse moyenne. Alors que la plupart des autres équipes courent en ligne en papotant, Slim nous la joue loco qui tire son train vers la ligne d’arrivée. Nous remontons ainsi une bonne quinzaine d’équipes et bouclons le tout en un tout petit peu moins de 3h39 pour finir 214e sur 329. Pas de quoi rougir, pas de quoi pavoiser. Comme d’hab 😀
Voila, c’était probablement le meilleur moyen de finir cette drôle d’année. Les sensations sont revenues, le plaisir de courir était là. Et en plus, bizarrement… il a fait beau.
© crédit photo : athle94.org – Slim – Michelle
