Courir pour l’égalité et contre les violences faîtes aux femmes !
La Mirabal, vous connaissiez ? Non ? ben… moi non plus. Il y a quelques semaines, alors que Sylvain et moi quittions le gymnase de Fontenay-sous-Bois après le 10 km éponyme (et mémorable) couru au milieu des cités valdemarnaise sous un temps gris à pleurer, crédité d’un chrono à pleurer également, nous tombions sur le flyer de la course. Pas très loin de la maison, dans un joli parc arboré, à une date qui le faisait bien, nous nous sommes dit qu’après cette première expérience de course (suivie, c’est vrai, d’un bon gueuleton) ça serait une bonne occasion de remettre le couvert. Comme en plus c’était pour une bonne cause, nous sommes convenus que oui, nous allions faire cette course.
Comme entre temps je me suis fait embarquer sur un cross improbable organisé par Amnesty International le dimanche d’avant et que j’avais de longue date prévu de faire le trail des étangs de Cergy le week-end d’après, il n’était pas vraiment question pour moi de courir ce 10 km à 100%. De toute façon, je n’aime définitivement plus courir des 10 km et je décide donc de transformer cette course en entrainement et de profiter d’un tracé plat et facile pour aider Sylvain à améliorer de façon notable son record perso sur la distance. Trop prudent, il a pour objectif de faire moins d’une heure mais j’estime qu’il peut rapidement faire beaucoup moins et qu’il a le potentiel pour courir plus vite que moi d’ici peu. Avec un entrainement sérieux, je le vois bien courir en 45’ bien avant que je ne parvienne à descendre sous les 50’. Mais bon pour le moment, l’objectif est facile à atteindre, moins d’une heure : finger in the noze !
Comme ce n’est pas tous le jour que j’ai l’opportunité de servir de lièvre à quelqu’un, je planifie la course assez sérieusement et calcule des temps de passages pour assurer 57 minutes avec quand même 55 en mire. À cette vitesse là, je suis certain de pouvoir courir avec une grande régularité et continuer à l’encourager et varier les allures en cas de besoin.
Nous voila donc au parc du Tremblay. Depuis quelques jours, il fait un froid épouvantable mais contrairement à ce que je m’étais imaginé, il y a beaucoup de monde et l’organisation n’est pas du tout artisanale. Une société de chronométrage est présente avec un tapis au départ, le parcours est parfaitement balisé et tout roule comme sur des roulettes. À 10h03, le coup de pistolet claque et nous propulse dans la course.
J’ai prévu de courir le premier kilomètre en six minutes pour ne pas griller mon poulain. Il y a beaucoup de monde et nous devons slalomer mais ce premier kilomètre est un bon échauffement et nous passons le premier kilo en 5’45. Je sens bien que courir moins vite serait vraiment du gâchis car Sylvain est en balade. J’augmente donc légèrement l’allure en essayant d’être le plus régulier possible, ce qui est loin d’être simple. Le parcours est amusant, varié, ça monte un tout petit peu, ça descend de temps en temps, on passe dans l’herbe, c’est très joli et le temps passe vite, d’autant que nous papotons pendant toute la première partie. Nous doublons assez régulièrement des coureurs déjà fatigués, ce qui n’est pas très surprenant car dans ces temps là, nous sommes surtout au milieu de coureurs occasionnels qui sont à la peine depuis qu’ils sont partis ou presque. Nous maintenons ce rythme de croisière pendant 7 kilomètres mais au huitième, alors que je reste au contact d’un petit groupe de 8 coureurs, je sens que ça décroche légèrement derrière. C’est dommage car il y a parmi eux un couple dans la même configuration que nous, une coureuse et son lièvre qui est très régulier et qui visait visiblement les 55’ également avec la cadence d’un métronome.
Ils nous décrochent et je dois un peu coacher mais je sens bien que mon acolyte peut tout à fait maintenir la cadence. Au bout d’un moment, ça repart et nous remontons légèrement l’allure. Ça y est il ne reste plus qu’un kilomètre, j’accélère légèrement et ça suit derrière, j’accélère encore et ça suit toujours, il reste 500 mètres, j’hésite à vraiment accélérer franchement mais c’est un tort, Sylvain en a vraiment sous le pied et nous décidons de sprinter trop tard, à seulement 200 m de la ligne que nous passons finalement en 55’29. Une vraie promenade de santé, il ne faudra pas longtemps pour que les rôles s’inversent…
Arrive ensuite la course des enfants à laquelle participe ma cadette. Je l’accompagne sur 900 mètres car il n’y a ni chrono, ni classement mais servir de lièvre à un enfant n’est pas vraiment une sinécure… Départ canon des marmots (impossibles de suivre), sprint pour rattraper le troupeau d’aurochs lâchés dans la nature puis : le mur, au bout de 300 mètres, forcément et les 600 derniers mètres se font au moral pour ne surtout pas finir derniers. Objectif atteint également mais le plaisir sur la ligne d’arrivée est plus … intériorisé.
Voila, un petit dimanche d’hiver passé à courir dans un joli parc, avec de belles couleurs et à partager le plaisir de courir avec des gens qu’on aime. Le bonheur, c’est simple comme une paire de Mizzuno !
© So, photographe officielle de la famille – La Mirabale