On s’est un peu caillé quand même…
Cette course était pour moi une course très importante. Une course test. J’en avais fait un de mes principaux objectifs de la saison.
En effet, suite à mes errances sur les forums de course à pied, j’ai décidé de modifier totalement ma façon de m’entraîner. J’avais alors planifié au bout de 3 mois un 10km pour vérifier si la progression spectaculaire envisagée serait au rendez-vous. Mon objectif : exploser mon record sur 10km. Rien que ça.
J’ai donc pendant 3 mois couru à allure lente (moins de 140 bpm) en gardant simplement une séance de 30/30 hebdomadaire pour améliorer ma VMA. J’avais également planifié, à la place d’une séance de 30/30, un test de terrain VAMEVAL en janvier qui a finalement été annulé pour cause de piste enneigée. En dehors de cela, j’ai suivi scrupuleusement mon programme foncier hivernal, appliquant religieusement les conseils des adeptes de l’entraînement à allure lente.
La veille, la perspective de savoir enfin si ces mois d’entraînement ultra sérieux allaient porter leurs fruits, me tenait éveillé tard dans la nuit malgré une heure de coucher très décente.
Dimanche je me présente sur la ligne de départ pour enfin courir mon 10 km.
Tout est prévu, les chaussures spéciales coureur lourd achetées au début des soldes et portées suffisamment longtemps, le maillot spécial temps froid idéal pour affronter le petit -4°C matinal, le petit dej’ pris suffisamment tôt, la petite pâte de fruit énergétique pendant l’échauffement qui va bien, 20 minutes de trottinage à moins de 140 bpm pour l’échauffement, bref, le parfait élève qui a tout bien appris sur Internet.
Il y a peu de coureurs, donc je suis parfaitement placé sur la ligne, je suis en forme, je n’ai pas froid, j’ai mal nul part, je vais faire péter la baraque, qu’on se le dise !
C’est parti, j’ai refait 1000 fois mes calculs, si j’arrive à courir autour de 12km/h tout le long, je sais qu’en pulsant à la fin je peux réussir à approcher les 49 voir 48′ ce qui serait une vraie amélioration spectaculaire. Je suis bien dans mon premier km, je ne me fais pas doubler, les plus rapides étant partis plus vite, les moins rapides étant derrière, j’en déduis que je suis bien dedans et effectivement je passe le premier km en dessous de 5′ donc, ça va.
Par contre le cardio indique assez vite 180 bpm, puis 182. Ça m’inquiète un peu mais en même temps je me sens bien à cette allure là. Pas question de m’en soucier, je fini par me dire « advienne que pourra » et je conserve mon allure sans pour autant être à l’agonie.
Courir dans les beaux quartiers ça a quelques avantages et quelques inconvénients. Pour le négatif, il faut reconnaître que malgré les belles couleurs de ce matin d’hiver, le 8e, le dimanche matin, c’est plutôt sinistre. Il fait un froid de canard et les autochtones ne semblent pas spécialement fascinés par 600 gugusses en short qui cavalent autour du parc Monceau (drôle d’idée d’ailleurs, pourquoi pas courir plutôt dedans ?). L’aspect positif : on ne lésine pas sur les moyens pour garantir la tranquillité des riverains (et des coureurs, ne soyons pas cynique). Les signaleurs sont presque tous accompagnés par des flics donc autant dire que pour une fois, les automobilistes parisiens ne mouftent pas. Courir dans Paris sans bagnoles ET sans klaxons, c’est vraiment pas désagréable. De façon générale l’organisation est au cordeau, tout ronronne, y’a juste à courir sans se soucier du reste.
Après avoir fait quelques kilomètres dans les foulées de l’adjoint au maire (qu’est-ce que je ne ferais pas pour être sur les photos) je finis par mettre un petit coup d’accélérateur car mon GPS m’indique que je me traîne et que je suis au dessus de 5′ au kilo ce qui n’est pas un bon présage. C’est trop tard, je passe la ligne du 9e kilomètre à 46 minutes, je sais que je ne pourrais jamais faire le dernier kilomètre en 3 minutes.
Il me reste quand même assez de jus pour accélérer et je parviens à courir en 4’36 et doubler une trentaine de coureurs dont une dizaine au sprint final. Je fini en vrille, avec une grimace de mourant et un cardio à seulement 6 petites pulsations de plus que pendant le reste de la course soit 186 (soit dit en passant, pile poil 220 – mes 34 ans).
Comme prévu record battu mais très franchement rien de bien spectaculaire : 50’41 (40 secondes de gagnées soit 4 sec au km). Objectif moins de 50′ non atteint. En gros, la même progression que les autres fois. Si on exclut ma toute première course (56’36), depuis septembre, j’ai fait 51’55 – 51’21 et donc là 50’41. Je progresse donc douuuuuuuuuucement. Les progrès spectaculaires attendus ne sont pas au rendez-vous.
NB Ce récit a initialement été publié sur le site Kikourou