Au programme : plongée au Vietnam, entrainement à Saigon, escapade à Angkor et Shopping à Hong-Kong. Sympa non ?
Alors que nous échangions, comme chaque années, quelques milliers de mails pour préparer ce qui serait mon troisième voyage en Asie, l’envie de partir un petit peu plus longtemps que les deux semaines habituelles a commencé à me titiller. Initialement, je désirais me rendre seul au Laos mais le passage par Ventiane s’est avéré très compliqué à booker et le petit crochet par Phu Quoc avec le reste de la troupe était tout de même assez tentant. Je remets donc mon projet de visiter le Laos à plus tard et m’envole en direction d’Ho Chi Minh Ville.
Étape 1 : Nha Trang
Samedi, 13h, Roissy. Début du périple. Après une escale rapide à Hong-Kong, nous arrivons le dimanche matin à l’aéroport de Saigon. Mes trois compagnons de voyage s’arrêtent ici. Ils sont attendus par trois autres membres du club, partis avant tout le monde pour profiter des festivités du Têt, le nouvel an vietnamien. Je les laisse à leur projet d’entrainement intensif avec Maître Quan et me dirige vers le terminal des vols domestiques.
Deux heures plus tard, je m’envole vers une station balnéaire située 450 km plus au nord le long de la mer de Chine méridionale : Nha Trang. Une voiture m’attend et m’emmène dans le centre-ville situé assez loin de l’aéroport. À mon arrivée c’est un peu le bazar, la guest house que j’ai réservée est complète. La patronne, adorable, me recase tant bien que mal dans un hôtel correct mais sans charme. Je pars visiter la ville et échoue dans un bar-resto-wifi qui fait des nems à se damner dans une ambiance feutrée. J’y reste jusqu’à la fermeture (22h) puis je rentre à l’hôtel et m’effondre.
Le lendemain j’arrive à 7h30 au club après un solide petit déjeuner pris à la guest house. Je fais la connaissance de Hui, qui va me guider pendant les 3 jours et qui s’avérera être le meilleur guide de palanquée avec qui je n’ai jamais plongé. Intuitif, disponible, passionné, capable de repérer la moindre vie originale… Un vrai bonheur !
Et heureusement car cette première journée est un peu folklorique. Comme je suis le seul client, le club a sous-traité deux places sur le bateau d’un gros club de plongée du coin qui a décidé de profiter du Têt pour faire faire passer des baptêmes à tous les Vietnamiens vivant dans la région. Des bateaux entiers déversent sur notre bateau de plongée des baigneurs terrorisés qui iront faire trempette à la queue- leu-leu.
Nous passons donc des heures à parler plongée avec Hui et deux Finlandais très sympas (des jumeaux) qui font le tour du monde. Affables, ils font preuve d’une patience infinie pour décrypter mon anglais pas vraiment shakespearien et adapter leurs réponses à mes facultés mentales du moment. Le temps s’écoule doucement et nous faisons quand même deux plongées correctes dans des fonds oubliables mais riches de vie. Nous mangeons sur le bateau, la nourriture est excellente (tranches de thon frais sauce viet avec du riz et des ananas cuits aux oignons, une tuerie).
De retour sur la terre ferme, après un petit passage dans mon bar désormais fétiche, je pars à pied vers l’autre bout de la ville à la découverte des tours cham de Ponagar où je laisse filer les heures jusqu’à un magnifique coucher de soleil. Je rentre de nuit, toujours à pied, en flânant dans cette ville très agréable en pleine mutation.
Les jours suivants seront sur le même modèle, rendez-vous à 7h30 pour la plongée, deux plongées successives avec une pause fruit entre les deux puis retour en fin de matinée pour allez manger tous ensemble au resto.
Pour mon deuxième jour de plongée, je suis gâté. Pour se faire pardonner de la journée de la veille, Fred, le patron d’Angel dive, demande à ses gars de nous emmener sur Madonna Rock, le site le plus sympa du coin. Au programme, petites grottes et passages dans des petits canyons remplis de poissons, c’est juste génial surtout quand on plonge avec Hui qui transforme chaque plongée en événement unique au monde. Ce garçon à un sonar à la place des yeux, il repère les nudibranches et d’autres trucs invisibles à l’œil nu à 10 mètres . Grâce à lui je vis des moments de plongée inoubliables.
L’après-midi, je me rends à Thàp bà hot spring pour prendre un bain de boue, la spécialité locale. C’est sympa mais un peu tristounet quand on est seul et je me promets de venir le refaire un jour avec ma tribu.
Le mercredi nous n’allons pas sur le site dont m’avait parlé Hui la veille (et dont j’ai depuis longtemps oublié le nom) et qui est, d’après lui, le plus intéressant de Nha Trang. Dommage. Nous retournons donc sur Madonna Rock où nous croisons des mérous énormes et même une tortue égarée (l’endroit n’est pas connu pour ses tortues de mer). C’est sur cette rencontre inattendue et toujours aussi jouissive (il faut avoir nagé avec des tortues pour comprendre) que se conclue mon escapade subaquatique.
L’après midi, je me rends à la pagode Son long pour voir deux immenses bouddhas mais l’endroit est assez sinistre, plutôt sale et un peu misérable (beaucoup de mendiants très éclopés attendent désespérément que les rares touristes leur fassent l’aumône).
C’est donc un peu déçu et très délesté que je rentre l’hôtel où je boucle mes bagages avant de finir la soirée dans mon bar préféré.
Étape 2 : Phu Quoc
Le lendemain, j’attrape mon avion in extremis et retrouve Oliv’ quelques heures plus tard à l’aéroport de Saigon où nous prenons un petit coucou à Hélices (sensations garanties) pour Phu Quoc. Phu Quoc est une île sans grand intérêt, en dehors bien sûr de ses pistes de latérite, de ses plages sans fin et de son eau à 29°C. Bien entendu il y a aussi quelques palmiers, mais vous savez ce que c’est, un palmier, quand on en a vu un, on les a tous vus 😀
Nous arrivons à l’hôtel où nous rejoignons un couple d’amis arrivé la veille et attendons en leur compagnie les deux groupes qui doivent nous rejoindre. Un premier groupe arrive directement de France, le second est composé de ceux qui viennent de faire une semaine d’entrainement avec Quan. Ce dernier, nous accompagne pour la première fois dans une de nos virées touristiques.
Le lendemain, tout ce petit monde embarque sur le bateau de Searama, un club de plongée tenu par un Français très sympa, quoiqu’un peu dépassé par les événements. En effet, alors que nous avions booké cette journée depuis des semaines, son divemaster décide de le planter pour retourner sur le continent voir sa famille. Il se retrouve donc tout seul, sans traducteur et sans assistant, pour faire plonger toute la troupe dont 4 baptêmes, dont Quan qui ne parle que le vietnamien. Il relève néanmoins le défi mais, disons-le clairement, ça lui a fait une grosse journée…
Nous partons vers l’extrême nord de l’île sur un site appelé Doi Moi et qui se situe autour d’un petit îlet, Turtle Island. Je m’improvise guide de palanquée et plonge en autonomie avec Oliv’ et Céline, ce qui est un peu limite au niveau réglementation mais comme il n’y a que 8 mètres de fond, cela reste relativement acceptable. Journée, très sympa donc, à un détail près, il n’y a vraiment pas grand chose à voir. Il y a quelques belles patates de corail, quelques gorgones mais pas le moindre poisson de plus de 3 cm. C’est bien simple, les locaux ont tellement dynamité qu’il n’y a même pas une carangue. Quant aux coraux, l’équation « dynamite + pollution + réchauffement climatique », est une vraie désolation et l’endroit ressemble à certains endroits à un cimetière de corail plus qu’à un site de plongée. Nous prenons néanmoins du plaisir, l’après-midi, à nous balader entre d’énormes rochers en essayant de ne pas être happés par la surface dans les zones où la profondeur ne dépasse pas 4 mètres. Des plongées pas top donc, mais qui laissent néanmoins de bons souvenirs et c’est bien là le principal.
L’île de Phuc Quoc ne comporte que quelques routes dont la principale se situe sur la côte Ouest et permet de rallier les deux extrémités de l’île. Toute la partie Est est recouverte par une forêt primaire difficile d’accès. À l’extrême nord, le village de pêcheur de Ganh Dau. Au centre, la ville principale Duong Dong où nous résidons. À l’extrême sud, la plage de Bai Sao. Le samedi, certains, dont moi, veulent partir dans le nord, plus typique et sauvage. D’autres préféreraient le Sud et ses plages de sable blanc. Ils sont plus nombreux, nous partons donc en motobike vers le sud où après avoir bouffé de la poussière de latérite sur des pistes cabossées, nous arrivons à une plage pas si belle que ça et surtout très sale. Nous y passons une journée longue et oubliable, ponctuées par des piqures d’oursins et des dégustations de poissons pas très frais. Sur le retour nous visitons une ferme de poivre (le poivre de Phu Quoc est parait-il l’un des meilleurs du monde) dont nous dévalisons la boutique.
Le lendemain, nous sommes quelques uns à vouloir tenter la visite du nord de l’île malgré tout et nous ré enfourchons nos motos au petit matin, sans carte, sans essence, sur des engins de qualité très sommaire et en sachant que le risque de rater notre avion n’a jamais été aussi possible. Nous prenons des chemins insensés et atterrissons dans un petit village de pêcheurs où nous assistons au séchage des poissons utilisés pour faire la sauce nuoc mâm.
Au retour, l’embrayage de ma moto se met à très fortement déconner, visiblement à cause d’un faux contact avec le clignotant. Je dois me battre avec la poignée des gaz pour qu’elle accepte d’avancer, ce qui est particulièrement stressant, d’autant que nous finissons, bien évidemment, par nous paumer complètement. On ne saura jamais comment, mais Oliv’, fidèle à sa réputation et grâce à sa « t’inquiete attitude », finit néanmoins par retrouver le chemin de l’hôtel. En toute sincérité, sur ce coup là, sans lui, je crois qu’on y serait encore…
Étape 3 : Saigon
En milieu d’après-midi, nous nous envolons vers Saigon ou les deux derniers participants, dont ma chère et tendre, nous attendent, fraichement arrivés de France.
Lundi matin, les choses sérieuses peuvent commencer. Comme tous les ans, les matinées sont consacrées à l’entrainement. C’est toujours une épreuve mais cette année, c’est particulièrement dur. J’ai beaucoup de mal à me mettre dans le bain. En temps normal, à Paris, je peine déjà à retenir les techniques et même lorsque je les connais, j’ai du mal à les ressortir plus tard si je ne les révise pas régulièrement. La chaleur, la déshydratation qui guette et le mal de bide constant qui me tenaille depuis mon orgie de nems au poisson, ne font donc qu’aggraver les choses. Après une prestation affligeante sur Tap Tu Quyen, que je suis censé connaître sur le bout des ongles depuis des années, j’enchaine les techniques de façon assez médiocre. J’ai beaucoup de mal à tenir la cadence et je finis les entrainements dans une état lamentable.
La chaleur est écrasante et les années passant, le programme de vovinam est de plus en plus difficile (forcément). Au programme de la ceinture noire, de la lutte vietnamienne, très physique, deux quyens difficiles à retenir, des ciseaux en percussion dont un qui demande de se retrouver à l’horizontale face au sol et des contre-attaques de deuxième niveau nécessitant plus d’agilité que celles des ceintures inférieures. Bref, c’est dur, c’est long, ça fait bobo partout et le résultat n’est pas brillant… Mais bon, nous sommes ici dans le lieu mythique du vovinam et il convient d’être digne de l’honneur qui nous ai fait de nous permettre de nous entraîner ici.
Les après-midi sont consacrés au tourisme. Saigon est une ville dans laquelle je me sens étonnamment chez moi mais il n’y a pas énormément d’endroits incontournables à visiter. Nous ne faisons donc rien de bien nouveau cette semaine au niveau visites (nous retournons au musée de la guerre et à Cu Chi que nous avions déjà fait il y a deux ans) mais nous passons pas mal de temps à boire des coups (softs les coups par contre) et à manger des glaces. Et bien, sûr nous passons une après-midi oubliable à l’incontournable parc aquatique de Dâmsen. Ah, et puis nous avons également presque réussi à nous faire masser par des aveugles mais finalement… non 😉
Le vendredi soir, nous assistons à un cours de vovinam enfant et nous sommes stupéfaits de voir comment se déroule ce cours, à des années lumière de ce que nous faisons le mercredi avec nos bambins. Nous en profitons pour remplir à ras-bord nos carnets d’idées et passons une dernière soirée dans un restos sans prétention en plein air où nous mangeons un cari de chèvre étonnant.
Cette semaine peut donc se résumer ainsi : du vovinam, de la sueur, des restos et des nuits de 10h pour se remettre de tout le reste. La vita e bela !
Puis, tout passe et il est déjà temps de quitter le Vietnam et de nous séparer d’une partie du groupe pour nous rendre au Cambodge où les temples d’Angkor nous attendent.
Étape 4 : Angkor
Alors, voila, Angkor, comment dire, se dire qu’on y est, ça fait déjà comme un petit frisson. Le minibus de l’hôtel nous dépose sur le parking. Nous découvrons l’immense allée pavée qui mène à la muraille qui entoure le plus grand des palais, le célébrissime Angkor Vat, qui est… en cours de restauration. D’immenses bâches vertes recouvrent certaines parties du temple. Pas de bol. Ne soyons pas bégueule, lorsque le palais apparait au loin, au milieu d’un sorte d’immense parc de sable, ça le fait quand même assez bien.
Néanmoins, en toute sincérité, ce fut tout de même beaucoup moins poignant que ce à quoi je m’étais attendu. Sans doute en avais-je trop attendu. Comme il est immense, nous y restons un long moment puis enchaînons sur Angkor Tom.
Nous découvrons dans Angkor Tom, un temple d’une beauté sidérante, le Bayon dans lequel nous ne savons plus ou mettre nos yeux tant ce que nous voyons est incroyable. Les fameuses tours aux 4 visages sont tout simplement envoûtantes et nous errons des heures dans les allées, appareils photos en main, mitraillant dans tous les sens. Un grand moment tout de même que cette visite à ranger dans le top 10 des trucs biens à avoir vu une fois avant de mourir.
Nous rentrons à l’hôtel en début d’après-midi, épuisés, harassés et surtout affamés. Après un délicieux repas pris dans le patio de notre hôtel (que je vous recommande chaudement) et quelques heures de glandouille autour de la piscine, nous sommes quelques uns, pas encore totalement rassasiés, à repartir pour tenter de voir le coucher de soleil sur un temple appelé Pre Rup auquel on accède après un marche d’approche de quelques kilomètres. Nous grimpons ainsi, dans une ambiance surréaliste, au milieu d’un flot de touristes qui hâtent le pas pour ne rien rater du spectacle.
« Un être qui s’habitue à tout, voilà, je pense, la meilleure définition qu’on puisse donner de l’homme »
Bien entendu, cette phrase de Dostoïevski, tiré d’un livre pas vraiment comique, a été écrite dans un tout autre contexte, mais elle s’applique parfaitement à ce que je ressens en repensant à ce petit temple sans prétention. Nous en avons vite fait le tour, un peu blasés, nous disant qu’il avait peu d’intérêt et que le spectacle s’avérait assez décevant. Alors que nous étions à Angkor en train d’assister à un coucher de soleil. Finalement, ce petit moment reste néanmoins inoubliable. Pas pour les photos du coucher de soleil (toutes ratées) mais pour les deux heures de déconnades absolues et d’humour régressif. C’est vraiment bon des fois d’avoir 8 ans d’âge mental !
Le lendemain matin, nous sommes encore moins nombreux à nous lever aux aurores pour aller assister au lever du soleil sur Angkor Vat et là encore, le spectacle n’en pas au rendez-vous. Nous commençons à prendre conscience que nous gagnerions à ne plus essayer de suivre les bons conseils des guides touristiques expliquant comment vivre un moment inoubliable, d’autant que nous commençons, du coup, à manquer de sommeil.
Après un solide petit déjeuner, nous repartons vers deux autres temples, dont le fameux Ta Prohm, célèbre pour ses arbres qui ont poussé sur les ruines. L’endroit est très (trop) fréquenté. Des cars de touristes, chinois pour l’essentiel, se déversent en flot continu et pour permettre à tout ce petit monde de faire la photo souvenir qui va bien devant l’arbre du Ta Phrom, des passerelles et même une estrade ont été installés. Ça ne gâche pas le plaisir mais du coup tout cela manque un peu de spontanéité. M’enfin, ne jouons pas les blasés, ça le fait quand même carrément, hein !
L’après-midi, nous visitons le Prah Khan qui ne m’a laissé aucun souvenir. Dans mon carnet de voyage, il est juste écrit que la façade est celle que l’on voit dans l’un des films de Tomb Rider (ou un des jeux) et que PP m’a sauvé la vie, mais cela se rapporte probablement à une anecdote que j’ai oubliée depuis.
L’après midi, nous lâchons le groupe car nous avons rendez-vous avec Pierre, un ancien entrepreneur Suisse qui occupe sa retraite en montant des projets d’éco tourisme alliant engagement humanitaire et loisir sportif. Il tient une agence à Siem Reap qui organise des randos vélo à la journée et nous devons régler avec lui les détails de notre randonnée vélo du mercredi, 70 km à travers la campagne entourant Angkor et ses temples.
Le mardi, troisième et dernier jour consacré à la visite des temples. Nous décidons de partir visiter les temples lointains et après un premier stop au Batenay Srei qui est tout petit mais magnifique, nous arrivons au Beng Mealea. Et là, c’est le choc. Ce temple est tout aussi envahi par la végétation que le Ta Phrom mais il s’en dégage une atmosphère à la fois très poétique et un brin mystérieuse. Alors que nous nous apprêtons à entrer dans les ruines, une guide nous propose d’un signe de la tête de la suivre. Elle nous emmène dans les entrailles du temple, sur des amas de cailloux plus ou moins stables et nous avons, l’espace d’une heure, l’impression d’être Indiana Jones. Nous y passons des heures, sans nous soucier de rien, pas même du temps qui passe. Cela restera sans doute l’un des moments les plus fantastiques de ce voyage.
3 jours de temple, c’est bien assez, nous avons eu largement notre dose et nous ne regretterons à aucun moment de ne pas avoir visité d’autres temples le lendemain.
À Bicyclette
Mercredi, 7h30, le guide de Cambodia Bike arrive avec des VTT plutôt corrects mais avec des selles de très mauvaises qualité qui vont s’avérer être de vrais bouts de bois. Nous enfourchons nos engins et filons sur les pistes en terre à la vitesse supersonique de 10 kilomètres heure. Ce faux rythme associé à des vélo assez rustiques et des pistes encore plus rustiques transforme assez vite cette petite virée en vélo une véritable tape-cul party.
Au bout de quelques kilomètres, nous stoppons dans une école dans laquelle nous passons près d’une heure à visiter les classes pour les uns, à jouer avec les enfants pour les autres. Pas prévenus, nous sommes arrivés les mains vides mais il y a une sorte de cabane faisant office de boutique juste à côté de l’école. Nous achetons tout ce qui peut l’être (cahiers, stylos, crayons, graines à planter) mais il n’y a pas de quoi en donner à chaque enfant.
Nous proposons de les laisser aux enseignants mais le guide et les instits se mettent d’accord pour organiser une sorte de concours de calcul improvisé, pour permettre aux enfants de gagner les quelques cahiers que nous venons d’acheter. Nous sommes également invités à faire un peu de jardinage à l’arrière de l’école et nous plantons symboliquement quelques graines pendant que Jordan, devenu la mascotte officielle de l’école, se charge d’occuper la totalité des bambins (vidéos disponibles sur demande).
Nous parcourons ensuite la campagne cambodgienne où les décors, d’une beauté saisissante, contrastent avec les bicoques en bois sur pilotis dont surgissent des gamins haut comme trois pommes qui se précipitent vers nous, pour nous dire bonjour. Leurs « hello, hello » raisonneront longtemps dans mes souvenirs. Nous traversons quelques petits villages isolés et partout le même accueil chaleureux et les rires d’enfants qui nous accompagnent d’un bout à l’autre du chemin.
Après une pause déjeuner qui s’achève avec nonchalance dans des hamacs judicieusement installés à l’ombre, nous pédalons en direction du lac de Tonle Sap.
Nous posons les vélos et embarquons dans un des innombrables bateaux qui sillonnent ce lac sur lequel vivent des centaines de personnes dans des maisons flottantes. Nous y passons un moment agréable avant de reprendre les vélos vers Siem Reap. Le retour se faisant par la route, nous pouvons enfin pédaler sur un rythme un peu plus soutenu et nous tirer un peu la bourre pour dérouiller nos articulations mises à mal par les chemins cabossés que nous avons empruntés.
Cette journée étonnante se termine dans un resto assez connu dans le coin et très sympa, l’Angkor Palm qui propose des plateaux découverte dont vous me direz des nouvelles.
Ainsi s’achève notre séjour à Angkor et nous bouclons à nouveau nos valises avec en point de mire, Phnom Penh, la capitale cambodgienne.
Étape 5 : Phnom Penh
Le lendemain, nous gagnons la capitale en minibus, ce qui est loin d’être le meilleur moment du voyage car nous sommes un peu (et c’est un doux euphémisme) à l’étroit. Après avoir déposé nos valises dans un hôtel assez quelconque (mais doté d’un patio magnifique), tenu par un Français un peu mal aimable, nous partons visiter le musée du génocide Tuol Selng, appelé aussi le S21. Il s’agit d’un ancien lycée qui a été transformé en centre de détention par les Khmers rouges de Pol Pot et dans lequel ces derniers se sont livrés à des atrocités assez difficiles à décrire. La visite est très éprouvante et l’on en ressort avec une petite boule dans le ventre.
Après ce moment intense, nous errons un peu dans la ville puis dinons dans un excellent resto géré par une ONG, dont le personnel est constitué pour moitié de «jeunes des rues» et pour moitié de leurs éducateurs. Le lendemain nous partons visiter le palais royal. Nous nous y ennuyons un bon moment avant de nous rendre à l’évidence, cet endroit n’est vraiment pas extraordinaire. Sans doute souffre-t-il méchamment de la comparaison avec celui de Bangkok à la beauté et à la richesse incomparable. Nous visitons néanmoins la Pagode d’argent célèbre pour son sol d’argent (d’où le nom) mais dont les dites dalles sont pratiquement toutes recouvertes d’un tapis. Une fois surmontée cette insoutenable déception, nous restons tout de même assez impressionnés par les bouddhas d’or et de jade qui y sont exposés.
Phnom Penh est une ville un peu oppressante. Elle souffre probablement du contraste saisissant avec Angkor mais elle semble surtout sans mémoire. Peut-être n’avons-nous pas pris le temps de la découvrir mais je n’y ai jamais ressenti la sérénité que je ressens en me promenant dans Saigon. C’est donc sans regret que nous quittons cette ville en direction de Hong-Kong, dernière étape de notre voyage.
Étape 6 : Hong Kong
Voilà, comme chaque fois, nous finissons par un petit dernier week-end à Honk-Kong, sorte de sas de décompression entre Extrême Orient et Occident, avec au programme : petite balade en téléphérique pour voir le Bouddha de Lantau et, bien entendu, shopping, shopping et… shopping.
Puis rentrage car toutes les bonnes choses ont une fin.
Sauf que…
Nous y retournerons 😉
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