Course vallonnée et beauf festival
Troisième course de ma courte carrière de coureur, un 10 km comme les deux premières fois. Toujours dans Paris, parce que j’aime bien le fait de pouvoir me lever assez tard, y être en un coup de métro et ne pas avoir à traîner une tonne de ferraille derrière moi pour me déplacer.
Au début tout commençait pas trop mal, contrairement aux deux premières courses, je ne suis pas trop stressé la veille et je parviens à m’endormir à 23h sans problème. Le matin, ça va, je me lève en forme et mes vielles douleurs aux dos qui s’étaient réveillées en début de semaine ont l’air de vouloir faire la grasse mat’. J’arrive bien en avance et le temps est clément, pas de vent ni pluie, tout va bien. Je trotte 15 bonnes minutes et pour une fois, je suis chaud à temps et peux me placer près de la ligne de départ sereinement.
10h, tout est en place et… rien. Pas de départ, un camion gène sur le parcours et le départ est retardé. Le speaker meuble comme il peut, mais en attendant on se refroidit et il ne fait pas non plus chaud, chaud. Après un bon quart d’heure d’attente le départ est donné et commence alors le beauf festival. Pour commencer, un riverain mal embouché balance des sauts d’eau sur les coureurs. J’en prends un peu sur le mollet mais je sens bien que derrière moi c’est la douche froide. Premier carrefour, un type accroché à sa portière pousse des hurlements sur le bénévole qui coupe la route au son de « espèce de faignant, y’en a qui bossent! ». Pathétique !
Mais bon, laissons-les s’exiter et retournons à la course. Après seulement une minute de course, une montée bien abrupte qui coupe les jambes d’office, le ton est donné. Je passe la ligne du premier kilomètre en 5’33 essoufflé comme un bœuf, ça promets. À ce rythme là je vais mettre une heure et quart à finir. Heureusement, après un petit peu de plat pour récupérer, la première très longue descente me permet d’envoyer. Je m’oblige à ne pas trop bouriner pour ne pas me faire mal et me fait de nouveau doubler par des dizaines de coureurs.
Entre autres bizarreries, le ravito que j’attends à droite comme d’hab est planqué sur la gauche à peine visible, c’est en voyant les gobelets qui jonchent le sol que je percute que je viens de le rater et je dois faire demi tour pour prendre mon gobelet rempli au tiers et donc boire ma gorgée d’eau. Pas glop.
La seconde boucle est du même acabit, montée, descente, montée, descente, presque pas de plat. Par contre, impossible de savoir où j’en suis puisque les km ne sont plus marqués. J’essaye de déduire avec les marquage de la première boucle mais comme elles sont un peu différentes, je suis vite largué. Côté abords de la course, le beauf festival continue, un taxi tente de forcer le cortège en hurlant des insanités au pauvre bénévole complètement dépassé par les événements et comme je suis dans le dernier tiers du cortège, les voitures coupent désormais régulièrement la course et je dois même un peu zigzaguer à deux reprises, mais bon, c’est Paris. Vers la fin, nouveau gag, la signaleuse fait des grands signes aux coureurs de la main droite et aux voitures de la main gauche. Alors de quel côté je dois aller moi, je ne vois pas de coureurs devant, je cours sans mes lunettes, ha, si, ça y est j’ai vu un short bleu partir à gauche, non mince c’est un joggeur qui passait par là, la petite dame continue à faire des grands signes, allez je pars à droite on verra bien. C’était bien ça, j’apprendrais plus tard que les trois premiers ont eu moins de chance et qu’ils se sont un peu promené dans le 9e pour retrouver le tracé. Je regarde mon chrono, c’est mal barré pour faire moins de 50′, je suis déjà presque à 51. Puis au tournant, un bénévole me hurle des encouragements « allez courage plus que 150 mètres! » Oh ? Déjà ? Je finis au sprint alors puisque j’ai encore du jus et j’améliore mon temps de 35 secondes. Ils ont bien du mérite les bénévoles et tout au long du parcours leurs encouragements sont vraiment les bienvenus. Merci, merci, parce que les automobilistes à Paname, même le dimanche, faut se les farcir.
Voilà c’est fini, la course s’est bien passée, je suis content et l’organisation était globalement pas mal. Par contre, comme je suis un sale gamin, je ne peux m’empêcher d’être frustré car les gadgets ne sont pas à la hauteur. C’est des détails mais j’adore tous ces petits goodies pour me récompenser d’avoir un peu souffert quand même.
D’abords, on me pique mon dossard pour avoir le t-shirt, or moi je garde tous mes dossards et là je suis dégouté mais comme je suis claqué je manque d’à propos et me laisse reprendre le dossard sans protester. À la place le t-shirt, carrément trop laid, importable. Je m’aperçois aussi que la médaille n’est pas du tout personnalisée, pas d’inscription, pas de date, rien. Trop tristounet. Tous les sous sont surement allés dans le buffet auquel je ne reste pas parce qu’après une course je n’ai pas envie de ripailler mais de rentrer me doucher. Par contre, les étirements dans la cour d’honneur de la mairie, c’était assez marrant et très convivial.
Je ne la referai sans doute pas l’an prochain, je testerai le 17e à la place que je ne peux pas faire cette année, car elle a lieu la semaine prochaine et que je ne fais pas plus d’une course par mois.