Les 10 km de Paris Centre

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas, les courses, pareils !

Déjà, pour commencer, j’ai pas mal hésité à m’inscrire à cette course. Et soyons clair, pour l’année prochaine, le choix est déjà fait, ils sont pas près de me revoir 🙂

paris centreCette coursette, elle tombait mal, juste la semaine suivant le Paris-Versailles et je commence à un peu me connaître, je mets du temps à récupérer. D’ailleurs à ce propos, un de ces qutre, faudra que je me penche sérieusement sur le problème car je ne sais pas combien de temps ma petite famille va supporter mon humeur exécrable de lendemain de course. En plus, c’est le 10 km le plus cher du circuit, je veux bien qu’on soit dans les beaux quartiers mais tout de même. Et puis surtout, en apprenant que l’OMS avait décidé (ou été obligé) de se passer de Sport passion événement qui l’organisait jusqu’alors, j’ai craint d’être déçu par rapport à l’année dernière, mais bon, laissons leur une chance et puis c’était tellement bien l’an dernier…

Car d’un autre côté, j’avais vraiment envie de le courir ce 10km, parce que le parcours est superbe, parce que j’avais adoré le faire l’année dernière (j’avais explosé mon record sur 10 km) et que c’était super bien organisé (atelier maquillage pour les gamins, échauffements en musique pour le 10 km et pour les minots) et surtout ma plus grande voulait absolument re courir le 1 km. Alors, bon allons-y.

Dimanche, lever de bonne heure car la course des minots est à 9h. Arrivés sur place dès 8h30, première déconvenue, la scène est recouverte de cartons, il semble peu probable que l’échauffement super dynamique en musique de l’an dernier ait lieu. Les gamines sont déçues. Ensuite, commence le jeu de piste pour comprendre où est le départ du 1km et très franchement, dans le genre « grand n’importe quoi » j’ai rarement vu mieux. Et pourtant dans mon job, des événements foireux j’en vois jusqu’à plus soif. Les panneaux avec des flèches sont accrochés en dépit du bon sens, à 9h moins 5 il n’y a personne sur la ligne de départ de l’an dernier donc on se dit que ça doit partir d’un autre endroit et on commence à courir partout pour trouver le départ. Là on trouve les mômes groupés devant la scène puis un pompier lance le départ et tout le monde se met à courir (hein ?) mais en fait c’est pas le départ, c’est juste pour aller sur la ligne qui est bien au même endroit. Ensuite, c’est 10 minutes de n’importe nawak avec les pompiers de Paris qui s’improvisent organisateurs, qui essayent de se dépatouiller avec le peu d’infos qu’ils ont « ah c’est 1 km là ? » bref ça patauge dans la semoule, pendant qu’une organisatrice visiblement ultra stressée déverse au micro un flot continu de phrases assez incompréhensibles (en gros elle se parle à elle-même et en stéréo à 9h du mat un dimanche matin, c’est dur). Bon ça y est, les voila partis, puis revenus, une bonne chose de faite.

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Une fois l’émotion passée et le stress retombé, j’hallucine devant une queue d’environ 3 kilomètres pour le retrait des dossards. Pfiou, j’aimerai pas être à leur place, le départ est dans 15 minutes et il y a encore au moins 100 personnes qui poireautent pour récupérer leur dossard. Bon, laissons-les à leur triste sort et en route pour la rue Etienne Marcel où a lieu le départ. Il ya une longue file de coureurs mais comme sur cette course il y a un tapis de départ et que j’ai testé la semaine dernière la méthode « tout le monde me double » je me place à la fin pour essayer « c’est moi qui double tout le monde ». Le speaker annonce ensuite que Roselyne Bachelot herself est présente, qu’elle va donner le départ et même faire un discours. Ah non, là c’est pas possible, je crois que je vais vomir, pas le dimanche, le dimanche c’est repos. « Je suis le ministre de la santé… » ça va, on entend pas ce qu’elle dit et après de remarquablement mous applaudissements, le pistolet claque et le départ est donné.

Je suis bloqué derrière un peu moins de 2000 coureurs, et quand je passe la ligne de départ, une grosse minute et demi après le coup de pistolet c’est pour constater avec dépit que cette année, ils z’ont pas pris l’option « avec tapis de départ » ce qui signifie que même en admettant que je trouve les ressources pour battre mon record sur 10 km, ça ne sera pas comptabilisé. Génial, décidément, il commence à bien me gonfler ce 10 km. Mais bon, je suis là pour courir, alors courrons. Enfin pour ça, faudrait déjà que je puisse me faufiler sur un bout de trottoir car là, pour l’instant, ça me rappelle surtout les manifs entre Répu et Bastille. Je zigzague comme un forcené sauf que moi j’ai pas l’habitude de doubler et du coup ça me pompe une énergie délirante et au final je passe le premier kilo en 5’33 à ma montre. Ben c’est pas aujourd’hui qu’on va sabler le mousseux, j’aime autant vous le dire.

Ça y est ça se débloque un peu, j’ai doublé plus de coureurs en 5 minutes qu’au cours de toutes mes autres courses réunies et en vrai c’est plus déstabilisant qu’autre chose, d’autant que mon GPS débloque complètement et m’annonce du 17km/h puis du 8 km/h. Mais bon, étonnamment, j’ai des jambes aujourd’hui donc je mets un coup de turbo en me disant « jusqu’ici ça va » et effectivement jusqu’au 5e kilo, ça va fort avec tous mes km en dessous de 5′ soit un chuia plus vite que mon allure 10 km des grands jours (sic). Puis de 5 à 7 ça commence à devenir dur et je maintiens à peu près du 5 au kilo mais en version très essoufflé. Puis au moment d’attaquer le 8e kilo, me voila qui explose en vol. Je savais pas qu’il y avait un mur aussi sur 10 km. Plus rien. Plus envie, plus de jambe, plus de mental. Je m’apprête à abandonner car on passe rue St Honoré et qu’il me suffit de lâcher la course et de tourner à gauche pour me retrouver sur le parvis de l’arrivée.

Enfin bon, je dis ça mais de là à le faire… ça tourne et v’la que ça monte. Ah non si en plus ça monte, non. Je marche. Je marche vite mais je marche. Puis arrivé en haut de la côte un coureur crie à sa copine « allez courage, c’est plus que de la descente » et du coup ça me redonne un coup de fouet et je me remets à gambader gaiement jusqu’au 9e kilo où je reconnais la partie qui m’avait tant plu l’an dernier : 1 km de faux plat descendant pour arriver à St Eustache et là allez comprendre, me v’la qui pète le feu. Je me mets à cavaler comme un dératé,  je dépasse des grappes entières de coureurs et je place une grosse accéleration qui laisse sur place tous les coureurs attardés pour un dernier kilo en 4’14 qui me fait finalement finir en 50’45 soit avec une grosse minute de moins que l’an dernier et à seulement 5 secondes de mon meilleur temps sur 10 km.

img_4043Bizarre quand même tout ça. Je n’arrive vraiment pas à gérer les 10km, je suis sûr que je dois pouvoir faire 49 voir 48 surtout sur des parcours comme celui-là. Au final je suis crédité de 52’29 soit 1’45 de plus que mon temps réel et près de 100 places au classement mais surtout et c’est le plus drôle de l’histoire, me voila officiellement et pour la première fois au dessus du milieu de course.

Ce récit touche à sa fin mais il reste un dernier mystère à élucider. Vu que l’orga n’a pas payé les animateurs pour les gamins, qu’ils n’ont pas pris l’option « échauffement en musique » qu’ils n’ont pas payé l’option « tapis au départ », qu’ils n’ont pas a priori augmenté la qualité des ravitos, que la qualité des T-Shirt, elle, a largement baissé, où donc est passé mon euro d’augmentation (ben vi, déjà à 11 € l’an dernier, c’était un des plus chers de Paris mais là, carrément 12 €, c’est un peu du foutage de gueule). Pas dans la médaille en tout cas ! La vielle babiole sans gravure avec même pas la date a remplacé la grosse médaille personnalisée de l’an dernier. Z’ont quand même pas payé Roselyne pour qu’elle donne le départ ?