Stage vovinam au Vietnam, vacances en Thaïlande et shopping à HK. Y’a pire
Samedi 27 février, 10 heures du matin, les valises sont enfin bouclées après avoir joué à Tetris pendant des heures avec mon matériel de plongée pour tout faire tenir en un minimum de kilos. C’est parti pour un périple de quelques dizaines de milliers de kilomètres. Arrivé à la gare du Nord, ça commence fort, aucun train pour Roissy. Déviation, navettes bondées, coups de stress, course dans les couloirs de l’aéroport et avion pris à l’arrache mais ça y est je vole. Courte escale à Hong Kong puis enfin, après près de 17 heures de voyage, arrivée à Ho Chi Minh. Deux heures et demie plus tard j’ai enfin mon visa et je peux passer la douane, retrouver ma valise entassée dans un couloir aux oubliettes et m’installer dans un taxi, direction l’hôtel.
J’ai tout l’après midi devant moi, je pars donc à pied vers Ben than market pour faire du change puis partir en errance dans les rues de Saigon. Je ne parviens pas vraiment à me perdre, nos longues ballades de l’an dernier ayant laissé des souvenirs solides. Arrivé à la Poste je profite du calme et de la fraicheur de l’endroit pour me poser enfin et m’assoupir. Puis je rentre à l’hôtel où je suis rejoins par le reste du groupe. Couché tôt, demain y’a entraînement.
Lundi matin, levé à une heure indécente, soleil et chaleur de plomb, direction le to duong dans le quartier 7. L’endroit n’a pas changé, les tapis, les pales des trois ventilos bien trop poussifs pour rafraîchir cette salle chauffée à vif par le soleil qui frappe sur les vitres. Les odeurs de porc grillé remontent de la rue, accompagnées du vacarme incessant des klaxons. Le seul contact du vo phuc sur la peau est insupportable. À l’heure des maillots respirants et des t-shirt techniques, nous voila avec nos tenues en toile épaisse, dans le style de celles qu’on utilise pour faire les « bleus de travail » et je suis déjà en eaux avant même d’avoir fait le moindre effort.
Nous sommes accueillis par Maître Sen, l’un des deux maîtres les plus gradés au monde. L’entraînement débute par cinq longues minutes de médiation puis nous nous frottons le visage, longuement, avant de commencer l’échauffement.
Une demi-heure est passée et j’ai déjà bu un litre d’eau et sué le double sur mon vo phuc qui pèse maintenant un bon kilo de plus. Nous passons à la technique. Je m’entraîne avec Christophe et Gyert (prononcer Yèrt) un militaire norvégien adorable dans la vie de tous les jours mais franchement rugueux à l’entraînement. Et pas très précis. Technique d’assaut numéro 17, il amortit ses 90 kilos sur mon pauvre orteil qui prend aussitôt une délicieuse teinte violacée. C’est dur, c’est long, c’est épuisant et ça semble ne jamais vouloir finir. Deux heures de demi de vovinam ; certes quand on aime on ne compte pas ; mais bon, quand même. L’après-midi, nous allons récupérer nos vo phucs brodés puis nous laissons les heures s’égrainer. Finalement, la routine s’installe vite : passer à la laverie pour déposer les vo phucs, aller acheter des litres et des litres d’eau pour l’entraînement, aller manger de succulents rouleaux de printemps et autres nems, puis dodo de bonne heure, car le lendemain y’a de nouveau entraînement.
Mardi rebelote, entraînement le matin, puis entraînement aussi l’après-midi. Censé être plus cool, nous nous retrouvons à travailler les bases du bâton, arme qui normalement ne se travaille qu’à partir du 2ème dang. Christophe ne s’en sort pas trop mal car il a déjà fait cela la semaine dernière, moi c’est la cata. Déprimant. Maître Quan, qui ne parle que le vietnamien, ne parvient pas à me faire comprendre ce que je dois faire et prend un air atterré en répétant le seul mot de français qu’il maîtrise parfaitement : « non non non… » Désespéré, il décide de nous faire travailler l’agilité et c’est parti pour des millions de rotations de bâton au cours desquelles je me mettrai quelques dizaines de coups de bâton dans les jambes et un bon coup sur le crâne. 17h, fin de chantier, le temps de rentrer de se doucher et il est déjà l’heure d’aller manger des nems, du porc grillé et des pâtés de viande roulés. Le Vietnam, c’est du bonheur pour le ventre.
Toute la semaine se déroulera sur ce modèle, entraînement, laverie, douche, nems, entraînement, douche, nems. Bowling. Deux fois. Puis nems. Jeudi après-midi, l’entraînement est un peu particulier car nous devons libérer régulièrement la salle pour permettre à Stéphane de présenter les épreuves du 1er dang devant maître Sen et maître Albert. Passage concluant, Stéphane est notre cinquième ceinture jaune. Le vendredi le cours est annulé. Nous aurons donc une journée entière pour faire autre chose que du vovinam et nous en profiterons pour dormir un peu, enfin, et faire du shopping. Cartes postales, nems, errance au Ben Than market pour dénicher et marchander des souvenirs. Bagages, taxi, aéroport et je laisse derrière moi cette ville que j’ai appris à aimer et où je me sens si bien. C’est un peu étrange mais je ressens comme une évidence que je reviendrai. Tout est passé si vite que c’en est insolent, 6 jours avalés comme dans un rêve.
Changement de décor, changement d’ambiance. Direction la Thaïlande pour une semaine de villégiature finalement bien méritée dont la première étape sera l’île ultra touristique de Phuket. Nous y passerons quatre jours dans une guest-house confortable dans la partie la moins animée de l’île, Kata, qui bien que très animée, a la réputation d’être plutôt calme en comparaison de Patong, tristement célèbre pour ses débordements et son tourisme sexuel.
Le samedi matin, nous partons dans le Nord, dans la baie de Phang Nga pour une journée inoubliable. Après une heure de minibus puis une heure de bateau, nous accostons dans un petit port ou une petite embarcation nous attend avec nos kayaks pour nous emmener sur une île tellement paradisiaque qu’elle en est impossible à décrire. Même les photos ne rendent pas vraiment grâce à ce paysage d’une beauté à couper le souffle. Nous partons ensuite kayaker le longs des pitons rocheux, dans des décors qui me font penser aux aventures les plus exotiques de Tintin, avec les lianes qui tombent dans la mer et tout le toutim, le tout sous un soleil de plomb et une chaleur caniculaire.
Nos guides nous préparent ensuite un repas typiquement thaï, comprenez par là typiquement magnifique pour les yeux et les papilles, puis après une nouvelle courte promenade en kayak pour aller de criques désertes en petits coins de paradis, nous faisons route à contrecœur vers Kata.
Le lendemain, Nous partons explorer les fonds de l’île de Racha Rai, célèbre pour sa quiétude et ses conditions de plongée idéale pour des baptêmes. C’est donc le jour de la « fameuse » journée plongée qui va permettre à Christophe et Jérôme, les deux seuls non-plongeurs du groupe, de faire leur début dans le monde de Némo. Fameuse, parce que ç’aura été la journée plongée de tous les records. Records de mails pour se mettre d’accord sur le programme avant de partir, record de profondeur pour un baptême avec un petit plouf à moins 22 mètres, ce qui est à la fois terriblement grisant pour les « baptisés » (qui en ont eu pour leur pognon) et totalement inconscient de la part du moniteur. Par chance, un vidéaste italien très sympa et qui plus est très talentueux, présent sur le bateau, nous propose de réaliser une vidéo exclusive rien que pour nous. Nous passons donc une journée magnifique immortalisée par de nombreuses photos sous–marines et ce super petit film.
Lundi, nous sommes 3 à repartir pour une journée un peu décevante au large des célèbres îles de Phi Phi. Je me retrouve séparé de Céline et JM au dernier moment et me retrouve à plonger avec une monitrice thaïlandaise trois quart folle et une touriste française globalement détestable. Les fonds sont décevants, les requins peu patients, la visi rappelle un peu la Manche et seul le repas (et les petits sandwichs à volonté il faut avouer) laisseront un bon souvenir. Ça peut sembler un peu snob de paraître déçu d’une journée de plongée au large de Kho Phi Phi mais en toute sincérité, ces plongées ne méritent pas les 5 heures de bateau aller/retour.
Le lendemain, journée oubliable. Nous nous laissons tenter par une sortie en speedboat dans les îles pour faire du snorkeling. Au programme, visite au pas de charge dans la pure tradition des usines à touristes. La petite pause snorkeling, le long d’une des petites îles, bien que chronométrée, vaut néanmoins vraiment le détour et sera l’occasion de photographier un requin posé sur le sable. Après une pause déjeuner dans un restau correct, le bateau nous dépose dans une autre île où cette fois nous avons enfin du temps devant nous. Sauf que l’endroit est très décevant. Pour le snorkeling, la visibilité est exécrable et depuis la plage il n’y a de toute façon pas le moindre poisson à voir. Alors on fait bronzette dans les transats en attendant de reprendre le bateau.
Fin de notre virée à Phuket, direction Bangkok. Je quitte l’île sans regret. Je n’y retournerai probablement jamais, je n’ai vraiment pas aimé cet endroit, rempli à ras bord de touristes plus ou moins avinés, de filles en très mini-jupes qui donnent l’impression d’avoir 14 ans et jouent au puissance 4 dans des bars avec des occidentaux qui ont l’air d’en avoir 30 de plus.
Avant dernière étape de notre périple, la capitale thaïlandaise est une ville assez agréable où nous passons trois jours à nous promener et visiter des temples et des palais. Nous passons notamment de longues heures à errer dans les 218 000 m² du palais royal et nous rendons au temple de Wat Pho pour voir le plus grand bouddha couché du monde. Nous en profitons également, comme il se doit, pour boire quelques coups dans un des innombrables bars qui bordent notre hôtel situé dans un quartier où il y a plus de Français que de Thaïs. Bien entendu, pour les passionnés d’arts martiaux que nous sommes, pas question de quitter la Thaïlande sans avoir assisté à des combats de boxe thaïlandaise. Il n’y a malheureusement pas de soirée programmée dans le temple de la boxe thaï, le Lumpini stadium durant notre séjour, nous nous reportons donc sur le Rajadamnoen qui est franchement pas mal non plus et assistons sans aucune lassitude à une dizaine de combats dans une ambiance sidérante.
Nous quittons la capitale le lendemain, le jour de la première manifestation des chemises rouges, sans encombre et nous posons quelques heures plus tard à Hong Kong, dernière étape notre voyage.
Soyons honnête, ce dernier week-end est quand même principalement consacré au… shopping. Il n’y a donc rien de bien palpitant à raconter en dehors du fait que je connaisse désormais un endroit où l’on peut acheter des sachets de mangue séchée à un prix indécemment bas et, rien que pour ça, il me semble que je vais devoir y retourner l’année prochaine.
Nous consacrons néanmoins une journée (complète) à la visite de lieux que nous n’avons pas pu visiter l’an passé et en particulier le monastère des dix mille bouddhas, un temple bouddhiste situé à Sha Tin dans les nouveaux territoires. Je pourrais aussi vous parler du restaurant de sushis à volonté à 5,20 $ ou de l’amour irraisonné de certains pour les magasins de chaussures, mais le mieux serait de vous mettre au vovinam et de nous accompagner l’an prochain car une chose est sûre : ce n’est pas notre dernier voyage.