La baladavélo qui fait plop !
Sur le papier, la baladavélo #10 avait tout pour plaire. Quelques jours après les 24 heures du Mans et quelques jours avant de partir en vacances, un petit week-end tranquille à faire du vélo dans la campagne, entouré de cyclistes heureux de pédaler gaiement sous le soleil de juillet. J’avais promis à Tom que ça serait une micro balade et que nous serions rentrés de bonne heure le dimanche après-midi. Et d’une certaine façon, quoiqu’à mon corps défendant, j’ai tenu parole.
L’idée de départ était de partir sur un format économique, écologique et accessible à tous. J’ai donc réservé l’ancienne maison forestière de la forêt domaniale du Retz transformée en gite nature par une bande de passionnés qui luttent pour la maintenir en état. Cette maison, nous y avions passé une soirée inoubliable il y a quelques années et j’avais depuis longtemps envie d’y retourner. L’idée plait. Tout le monde ou presque me répond « oui pourquoi pas » ou « oui oui avec plaisir ». Bien sûr, à la fin, nous ne fûmes que deux mais vu que c’est à peu près toujours comme ça, nous commençons, Tom et moi, à y être habitués. Qu’à cela ne tienne, nous voila repartis sur les routes, contents comme des gosses à l’idée de pédaler pendant deux jours.
Les Lilas-Villers-les-Potées 77 km
Ces routes, nous les connaissons par cœur. Et pour tout dire, je crois que Tom commence à s’en lasser un peu. Ça manque de relief et puis surtout, ça manque de cafés. Je vous défie de trouver une terrasse pour vous poser quand vous prenez ces fichues départementales certes tranquilles mais traversant des villages sans charme et surtout sans vie. Moi je continue à bien aimer car le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on est peinards. Et puis il y a le canal. 45 kilomètres de piste cyclable à deux pas de la maison, c’est quand même top pour sortir d’Île-de-France.
Tout est parfait, nous sommes en forme, il fait un temps magnifique, pas encore trop chaud et les kilomètres défilent à toute vitesse. À ce rythme là on aurait presque pu faire le trajet d’un jet mais vers 11h30 nous arrivons à Saint-Soupplets, seule ville à proprement parler sur l’itinéraire. Nous nous y posons deux bonnes heures devant une andouillette correcte sur la terrasse moyennement glamour du parking du Carrefour market, puis nous reprenons la route vers 14h assez bien revigorés. Direction, le relais nature du Fournet. Il fait une chaleur écrasante. Tant qu’on pédale, le ventilo naturel fait le job mais dès qu’on se pose, c’est l’enfer sur terre. Nous prenons une immense descente dans laquelle je ne suis pas loin de battre mon record de vitesse toujours établi à 64 km/h. Grisant. Mais moins de dix minutes plus tard je me rends compte que la vie ne tient à pas grand chose.
Nous sommes dans une petite montée pas bien méchante mais quand même, et je m’y traine sans entrain sous un cagnard quasi insupportable, lorsque ma roue arrière se bloque provoquant un léger soubresaut.
Je suis à moins de 15 km/h mais la secousse est sérieuse. La même aux alentours de 60 km/h dans la descente précédente m’aurait assurément envoyé dans le décor. J’aime autant ne pas y penser mais quand même, ça fait brrrr.
Je ne parviens pas à voir ce qui bloque. J’ai l’impression qu’un bâton est pris dans mon dérailleur mais je ne vois rien. Après quelques tentatives pour repartir sans succès, je finis par comprendre que mon pneu à déjanté. Je suppose que la chaleur a dilaté la chambre qui était trop gonflée mais quand même, le pneu est sorti sur au moins 10 cm. Finalement, nous comprenons que la jante est fendue sur la longueur. Irréparable.
Nous roulons comme ça jusqu’au gite en faisant attention mais nous nous sommes déjà fait à l’idée que la balade était terminée. Nous décidons de quand même dormir sur place pour ne pas mettre l’association qui nous accueille en galère.
Nous passons une soirée reposante à regarder brûler du bois parce que regarder du bois qui brûle, c’est super ! Ben oui.
Villers-les-potées – Crépy-en-Valois – Gare du Nord – Les Lilas 23 km
Le lendemain, le vélo est à plat. Normal… La fente s’est agrandie, la jante a plié et le pneu ne tient plus dans son emplacement. Je l’ai dégonflé la veille en pensant pouvoir le repositionner correctement mais c’est peine perdue et je sens que ce dimanche de vélo va se transformer en matinée de rando bien galère. La seule solution est de retirer le frein arrière, gonfler à bloc et croiser les doigts pour que ça tienne jusqu’à la gare. Nous trouvons facilement un riverain avec un compresseur, ce qui me permet de repartir dans d’assez bonnes conditions mais sans frein et avec le risque de casser à tout moment. Stressant.
Nous roulons sans encombre jusqu’à la gare de Crépy-en-Valois et prenons le TER qui nous ramène à Paris. Le vélo tiendra encore suffisamment pour que je puisse rentrer à bon port sans trop galérer. Un peu déçu donc, forcément mais plutôt content que ça ne soit pas transformé en chemin de croix.
Voila, on ne va pas s’appesantir mais quand même, j’ai envie de dire, vivement la prochaine !