Un 10 km très agréable et roulant mais un bof résultat au final
J’écris, j’écris, mais uniquement par habitude et clairement sans passion. Rarement une course ne m’aura aussi peu inspiré. À part peut-être le 10 km de Pantin de l’an dernier pour lequel je n’ai même pas fait de compte-rendu du tout. Non pas que ça se soit mal passé (ce fut une course superbe) mais j’en sors avec un sentiment d’inachevé. Pas vraiment de regrets mais quand même l’impression d’être encore passé à côté d’une occasion de faire un truc.
Toutes les conditions étaient réunies pour que je fasse péter le chrono. Enfin entendons nous bien, toutes celles qui n’étaient pas sous mon contrôle. La météo, contre laquelle on ne peut rien était clémente pour ne pas dire miraculeuse et a déjoué tous les pronostics des météorologistes. La pluie annoncée n’est jamais tombée, le thermomètre est remonté d’un coup pour ne redescendre qu’après la course, le vent qui souffle sans discontinuer et me cloue sur place en vélo depuis une semaine était en repos dominical, même le soleil qui parfois agace et éblouit était resté caché. L’organisation au cordeau permet de ne se préoccuper que de sa petite personne. Le parcours, plat, roulant, agréable est totalement propice à un record. D’ailleurs de nombreux coureurs ne s’en sont pas privé. Moi, non. Mais de peu. Il eut suffit d’une petite seconde. Le départ est donné à l’heure, sans cohue et l’espace est dégagé dès le départ. Contre toute attente je suis en forme. Ces derniers jours, j’ai été presque tout le temps KO débout mais là, ça va. Je me suis bien échauffé, ni trop ni pas assez, on dirait que le métier commence à rentrer. Je fais un premier km pile ce qu’il faut et je passe le panneau à 5 mn pile. Le deuxième km monte légèrement je perds 5 secondes mais ça reste correct. Je réalise alors que les 40 secondes qui me séparent de la barre symbolique des 50 minutes signifient juste que je cours chaque kilomètre en 4 secondes de trop. 4 misérables secondes. Mais tout cela a-t-il un sens ?
Au ravito je marche quelques secondes, j’arrive pas à boire en courant et je repars toujours sur le même rythme mais le 5e kilomètre est plus difficile, je perds à nouveau 5 secondes puis 5 autres sur le 6e et ainsi de suite pour attaquer la longue ligne droite qui monte légèrement pendant 2 kilomètres. J’essaye d’accélérer très légèrement, histoire de regagner quelques secondes mais dès que je monte ne serait-ce qu’un tout petit chouia l’allure, je sens bien que le souffle n’y est plus alors je reste comme ça en me disant que j’arriverai surement à re grignoter sur le sprint final. Les 8e et 9e km qui sont si durs habituellement passent sans problème mais sans brio et j’arrive au dernier kilomètre en 46 minutes.
C’est donc définitivement mort pour les 50 minutes mais l’an dernier aux foulées du 8e j’ai couru mon dernier kilomètre en 4’37 donc y’a encore moyen de battre mon record personnel si je me tape un peu dedans. Je monte l’allure en surveillant mon chrono et là je ressens une vraie souffrance, c’est vraiment dur, j’ai vraiment envie d’arrêter, la poitrine me brûle, j’ai l’impression d’être un semi-remorque en bout de course sur un circuit de formule 1 et j’ai beau doubler beaucoup de coureurs, j’ai l’impression que je peux exploser en vol à tout moment. Puis l’arche apparait et je décide d’en finir le plus vite possible. Étonnamment les jambes répondent aussitôt et je me sens accélérer. Vu de dehors ça doit pas être très spectaculaire mais vu de dedans ça donne des sensations. Puis c’est le bip libérateur, je stoppe mon chrono qui m’indique 50’41 soit à la seconde près le même chrono que mon meilleur temps sur cette distance. Mais sur un parcours bien plus facile. Mais avec 4 kilos de plus. Mais… non rien, on va pas se faire 15 heure de prise de tête pour une poignée de secondes quand même.
Voila, pas vraiment une déception, pas vraiment de quoi pavoiser et, peut-être parce que je finis sans la moindre courbature ni même la moindre trace de fatigue, pas vraiment l’impression d’avoir donné le meilleur de moi-même.
En mars pas de course pour cause de voyage en Asie, prochain défi, survivre au 850 m de D+ du Trail de la Vallée de Chevreuse le 4 avril.
© photos Krusti