Écotrail de Paris 30 km 2021

Un dossard, enfin !

Ecotrail 30km

Dimanche je me suis aligné pour la troisième fois sur la ligne de départ de l’écotrail de Paris, version 30km. Pourtant, cette course ne m’a jamais vraiment fait rêver et elle ne correspond pas à ce que j’aime faire. Trop urbaine pour un trail, trop forestière pour une course francilienne, ce type de parcours hybride n’est pas ma tasse de thé. Mais bon, le dossard est offert par la Ville et Covid oblige, cela faisait presqu’un an que j’attendais de pouvoir porter à nouveau un dossard. Je m’y suis donc inscrit avec un certain enthousiasme et m’y suis préparé plutôt sérieusement.

Je garde, par ailleurs, des souvenirs disons, mitigés des de mes deux précédentes participations et l’idée de m’y frotter à nouveau pour voir si ça serait moins laborieux qu’en 2012 et plus rigolo qu’en 2014, n’était pas pour me déplaire. Depuis un peu plus d’un an et demi, j’ai en effet recentré la quasi-totalité de ma pratique sportive sur la course à pied. D’abord par obligation, les piscines et gymnases étant fermés, puis finalement par choix. Et l’absence de compétition m’a trop longtemps privé de la possibilité d’évaluer si l’entrainement que je m’impose porte ses fruits de manière inversement proportionnelle aux années qui passent.

Retourner sur une course difficile qu’on a déjà foiré deux fois semblait donc un bon indicateur. J’y suis donc allé sans pression mais avec des objectifs un petit peu plus ambitieux que de simplement passer la ligne d’arrivée sur mes deux jambes. Avec des chronos de 4h12 en 2012 et 3h44 en 2014, faire mieux est quasi acquis mais je sais d’avance que je ne pourrai pas m’en contenter. Je vise donc les 3h15 et d’être dans la première moitié du classement.

La course est en deux parties. Les 20 premiers km se font en forêt et chemins avec quelques bosses et deux montées sévères. Dans mon souvenir, c’est assez roulant et j’avais mis 2h30 et 2h20 en étant mal entraîné (mais plus jeune). Je pense pouvoir les boucler en 2h15 en arrivant suffisamment frais pour pouvoir boucler en moins d’une heure les 10 derniers km qui sont globalement plats et urbains. À 10 km/h c’est très faisable pour moi qui vise de courir le marathon de paris à 10,7 km/h pendant près de 4h.

Profil de la course

C’est parti

Je prends le départ dans la troisième vague et me cale à mon allure marathon. Le sol est anormalement boueux pour la saison et les deux premiers kilomètres sont éreintants. La boue qui colle, je n’ai jamais aimé ça et je dépense beaucoup d’énergie à sautiller ou contourner les flaques. Je suis en forme, je double un peu et ne me fait jamais doubler. Je grappille des places dans les descentes que j’avale sans prudence, solide sur mes appuis. Sur le plat, pour changer un peu, je tiens mon rang. Je reste bien calé dans le groupe que j’ai intégré et y reste accroché sans difficulté. Les kilomètres défilent, la boue se fait plus rare mais je ne reconnais pas le parcours qui a beaucoup changé depuis 2014.

Les conditions de course sont mauvaises. Il fait très lourd. L’orga nous a fait venir à 12h45 pour un départ à la pire heure de la journée, 14h. J’ai mangé une salade à l’arrache devant la gare Montparnasse et elle m’est restée sur l’estomac. C’est donc avec des douleurs abdominales supportables mais pénibles que j’arrive à la fin de la première partie en 2h10 soit 10 minutes de moins qu’en 2014 et en avance sur mon programme.

Je ne traine pas au ravito et attaque la descente vers le parc de Saint Cloud. Cette partie du parcours, je ne l’aime pas. C’est moche, bondé de badauds et truffé de relances casse-pattes. Comme dans mon souvenir, c’est également rempli de coureurs à l’agonie qui ont renoncé à faire un chrono et alternent marche et course. Ce fut mon cas les deux fois précédentes mais pas cette année. Cette année je cours. Certes, pas bien vite, mais constamment. Les bons coureurs qui ne m’ont pas doublé dans les bois s’en donnent à cœur joie et je les vois dérouler leur foulée et me laisser sur place avec une pointe de jalousie mais j’en double autant qui n’ont plus de jus dans le réservoir.

Une deuxième partie de course longue et chiante

Arrivée en ville, la circulation est dense, ça klaxonne, il faut s’arrêter aux feux pour laisser les bagnoles passer, ça n’est vraiment pas agréable et comme les autres années, je ne prends aucun plaisir. Je suis claqué et le chrono, impitoyable, m’indique que pour les 3h15, il faudra revenir une quatrième fois. Vers le 25e km, bien que toujours sans la moindre crampe (c’est la bonne nouvelle du jour), je tape le mur. Je suis fatigué et sans entrain et je marche. Pas longtemps, mais je perds 30 secondes avant de me ressaisir. Ça m’arrivera encore 5 ou 6 fois, et me fera perdre quelques précieuses minutes qui m’éloignent de mes objectifs.

Je serre un peu les dents mais je suis quand même content car je sais que j’ai connu bien pire sur des distances bien plus courtes et des parcours bien plus faciles. Je me raccroche à ça. J’ai énormément progressé, le chrono et mon classement ne le prouveront pas forcément mais mon état général à ce stade de la course est incomparablement meilleur.

Ça dure encore un peu puis ça y est, la tour Eiffel est en vue. Par contre, je ne vois pas l’arche d’arrivée. Elle n’est pas là où je l’attendais, c’est décevant. J’en ai marre, j’accélère et tant pis pour la prudence, je veux en finir. Et doubler le gars en orange que je suis depuis une heure sans parvenir à le rattraper. Il accélère aussi, c’est mort. Je continue à accélérer et je passe la ligne en 3h26, un peu déçu mais avec le sentiment d’avoir tout donné et que, ce jour-là, je n’aurais pas pu faire mieux.

Au final, difficile de comparer ce résultat à ceux des années précédentes. Je fais 18 minutes de moins qu’en 2014 mais le parcours n’est pas tout à fait le même.

Côté classement je loupe de peu la première moitié du classement (je suis à 1 minute du milieu de course, 772e/1481) mais après avoir été si longtemps abonné aux fonds de classement, je m’en contente.

Classements

PS. En me relisant une dernière fois avant de cliquer sur le bouton publier, je constate que le récit de cette course moyenne avec une souffrance limitée, des objectifs atteints ou presque atteints, une absence totale d’anecdote et dénué de la moindre once d’autodérision est quand même bien moins rigolo que mes récits de courses vrillées où je terminais avant dernier avec un certain panache. Tout cet entraînement, ces heures de sommeil perdues, ces heures à courir sous la pluie, la neige, pour arriver, après tant d’années à quitter les limbes du classement pour atterrir dans son ventre mou. Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?

Franchement ? oui, quand même, malgré tout, je vous assure, ça en vaut le peine 😉 !